Laissons ruisseler la pluie

• 146 litres : Le volume d’eau potable consommée par jour par habitant en France (https://www.eaufrance.fr/chiffres-cles)
• 3,98€ : Le prix d’1m3 d’eau (soit 1000 litres). Ce tarif inclut le coût de production et de distribution de l’eau potable (40%), l’assainissement collectif (40%) et les taxes et redevances (20%) (https://www.eaufrance.fr/le-prix-de-leau)
• 30% de la population mondiale : Soit 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable (https://www.unicef.fr/article/21-milliards-de-personnes-n-ont-pas-acces-l-eau-potable-salubre)
• 1 bain = 2 douches : La capacité d’une baignoire est de 150 à 200 litres. Une douche consomme 12 à 15 litres par minute. Une douche de 5 minutes consomme donc 2 fois moins d’eau qu’un bain (mais une douche de 10 minutes autant !)
• -10 à -25% de recharge des nappes : Les ressources en eau se raréfient : en France, d’ici 2050, la baisse de la recharge des nappes sera en moyenne de 10 à 25% en fonction des régions (https://www.senat.fr/rap/r18-511/r18-5117.html)

Il faut se demander où va ruisseler la pluie et l’orienter au bon endroit. Par exemple, si on met une bordure le long d’un espace vert, l’eau pluviale ne peut pas s’y infiltrer. La solution la plus simple est de supprimer ces bordures. Il faut aussi réfléchir aux pentes et vérifier que l’eau va bien couler vers les espaces verts. En Île-de-France, 80% des pluies sont des petites pluies de moins de 8mm. Si on arrive à bien gérer ces petites pluies, on gère 80% du volume annuel. Au passage, on recharge les nappes phréatiques. Et on fait de grosses économies car les infrastructures d’assainissement des eaux usées sont particulièrement coûteuses en investissement et en entretien. Autre option envisageable, le stockage au niveau des bâtiments permet d’utiliser l’eau de pluie en substitution de l’eau potable pour des usages ne requérant pas cette qualité, notamment chasses d’eau et arrosage.

On pourra aussi se baigner dans la Seine en 2024. En tout cas on l’espère pour les athlètes qui vont participer aux épreuves de triathlon et de nage libre aux Jeux Olympiques. Le “Plan baignade” est ambitieux. Toutes les initiatives qui aident à rejeter moins d’eaux usées dans la Seine sont regardées avec attention. L’agence de l’eau reçoit de nombreuses demandes de subventions, notamment pour créer des espaces verts qui ont un double avantage. Ils captent l’eau de pluie et, quand il fait chaud, ils dégagent de la fraîcheur.

Tous ces endroits qui, dans une ville, sont naturellement plus frais quand les températures augmentent ont désormais un nom. Îlots de fraîcheur. Il y a les jardins et les arbres bien sûr. Il y a aussi les cours Oasis. Chaque année, une vingtaine de cours de récréations sont refaites à Paris avec du béton infiltrant. Ce matériau perméable absorbe l’eau de pluie et, lors des pics de chaleur, crée un îlot de fraîcheur grâce à l’évapotranspiration. En cas de canicule, ces cours doivent pouvoir être ouvertes à tous. Le béton infiltrant, certes, ce n’est pas une SfN, mais c’est bien aussi !